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BRIGITTE COUTU, LA FEMME DERRIÈRE RICARDO

Lara Émond, Premières en affaires, édition hiver 2021, page 36



 

Maître et complice dans La création de moments de bonheur gourmands, Ricardo fait cuisiner le Québec depuis plus de vingt ans. Mais le mérite de sa renommée, il le doit en partie à sa douce moitié, Brigitte Coutu.


Comment est-ce que Ricardo Media est né?

Cette aventure est arrivée de manière spontanée ! Ricardo faisait ses études à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec pendant que j’étudiais en nutrition. On a commencé par réaliser quelques contrats ensemble et ça a évolué ensuite de manière très naturelle. On a constaté qu’on était complémentaires: Ricardo est un créatif et je suis hyper organisée. Au départ, on fonctionnait beaucoup au« feeling ». Nous n’avions même pas de plan d’affaires jusqu’à il y a quelques années!

Tout le Québec connaît Ricardo, mais peu vous connaissent. Comment vivez-vous le fait que le succès de l’entreprise soit généralement attribué à votre mari?

J’ai commencé ma carrière comme chroniqueuse à la télévision, mais je ne me sentais pas à ma place. Je suis très heureuse de l’attention qu’on accorde à Ricardo puisqu’elle rejaillit sur l’ensemble de l’équipe. Je ne prendrais pas sa place parce que c’est assez exigeant et je ne cherche pas du tout la lumière. Au contraire, je suis même plutôt discrète. On est un couple dans la vie comme en affaires et notre complémentarité fait notre force. Ricardo est bon en relations avec les gens et moi, j’aime être derrière avec les équipes à faire avancer les projets.

Être en affaires avec son conjoint comporte son lot de défis. Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme qui désire lancer une entreprise avec son partenaire de vie?

Tout d’abord, ça prend beaucoup d’admiration l’un pour l’autre, d’humilité et d’humour. Puis, il faut s’assurer que le partage des tâches est clair entre les deux et auprès des équipes pour que ce soit agréable au quotidien. Nos rôles distincts font en sorte que Ricardo et moi, on ne se voit presque pas dans une journée. Si on était toujours ensemble, il est certain que ça pourrait devenir complexe. En misant sur nos compétences respectives, on avance beaucoup plus rapidement.


Comment parvenez-vous à concilier le travail, la vie de famille et votre couple?

Il est certain qu’on a dû faire des choix. Lorsqu’on a eu nos trois filles, je partais plus tôt du bureau pour faire les soupers. Nous avons également été extrêmement chanceux puisqu’on a eu beaucoup d’aide de mes parents, plus particulièrement de ma mère, qui a été la nounou de la famille. C’est grâce à elle qu’on a pu avoir cette vie.Mais ce n’est pas facile de tracer la limite. On doit faire attention de ne pas toujours parler du travail au souper, même si le sujet intéresse beaucoup l’une de nos filles!

Comment se passe la planification successorale ? On intègre actuellement notre fille qui souhaite s’engager dans l’entreprise de manière progressive. Planifier la relève, ça se fait sur quelques années. Actuellement, elle passe deux jours par semaine avec nous tout en poursuivant ses études universitaires. Les études, c’est hyper important, mais il n’y a rien de mieux que d’être sur le terrain pour apprendre! Elle fait le tour des différents services, prend en charge des dossiers, et participe au comité consultatif ainsi qu’aux réunions stratégiques. Elle a même passé un été à nos bureaux de Toronto.

Avez-vous des conseils à donner par rapport aux arrangements matrimoniaux ? Marié ou pas, il faut un contrat ou une convention d’actionnaires qui prévoit les dispositions à prendre en cas de divorce ou de décès. L’idéal, c’est de s’asseoir avec un bon avocat qui prendra le temps de poser les bonnes questions et vous aidera à prévoir des clauses de sorties.

Les femmes se font moins confiance en matière d’investissements et de placements. Que faudrait-il faire pour qu’elles osent davantage?

Le sujet des femmes et de l’argent est encore trop souvent tabou. Ce qu’on oublie, c’est qu’il faut de l’argent pour créer des projets et des emplois! Le profit est souvent perçu de manière négative dans notre société alors que tout entrepreneur doit en générer s’il veut réinvestir dans sa communauté. Et la règle ne s’applique pas seulement aux femmes, mais aussi aux hommes et à tous ceux qui gravitent autour du milieu des affaires.

Comment se prennent les décisions financières au sein de votre entreprise et de votre ménage? À la maison, les décisions sont prises de manière conjointe tandis qu’au bureau, le mot final me revient, mais sous l’étroite supervision de nos vice-présidentes aux finances et aux opérations. D’ailleurs, l’ensemble des vice-présidentes de l’entreprise sont des femmes. Il était important pour nous de donner des modèles à nos filles.




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