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[Bilan] - Comment combler le fossé entre le capital et l’innovation sociale pour un avenir durable?

La semaine dernière, j’ai été invitée à participer au Startupfest, l’un des événements incontournables de la scène startup du Canada. Le Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec y tenait une place particulière avec l’Acceleratorfest.


J’ai saisi cette opportunité pour m’immerger dans l’écosystème d’innovation québécois, en rencontrant les représentant.e.s de nombreux incubateurs et accélérateurs, dont Fonder Fuel qui tenait son démo day cette semaine-là, la base entrepreneuriale d’HEC, La Piscine, District3 de Concordia, le MTLab d’innovation en Tourisme hébergé à l’UQAM ou encore le CEIM et le CENTECH, lieu incontournable de la tech lié à l’ETS.




Sans surprise, comme dans mes souvenirs d’étudiante (il y a plus de 20 ans!) j’ai été accueillie à bras ouverts, dans un esprit de partage et de collaboration. Je crois pouvoir dire que la HES-SO Genève et -Pulse ont trouvé un nouveau public, intéressé par notre approche de pré-incubation et curieux de découvrir nos pépites entrepreneuriales innovantes.

Après avoir participé à plusieurs panels aux côtés de Richard Chenier du Centech et Marwall Helfitess de Station F, mentoré des startups et assisté à des talks passionnants, j’ai néanmoins terminé la semaine avec une question en tête: comment concilier les intérêts d’investisseurs capitalistes avec la nécessité de soutenir les startups qui abordent les problèmes climatiques et sociaux?



La déclaration d’une investisseuse canadienne résonne encore en moi: «We are capitalists after all, we look for return on the capital we invest (!)». Bien que cela soit fondamental dans le système capitaliste, j’ai été fière de représenter la Suisse dans cet écosystème nord-américain, consciente de l’avance qui nous caractérise dans le domaine de l’impact.


Notre Loi climat qui promeut l’innovation et renforce les efforts de l’économie en la matière, le lancement de LEVO par E4S, un outil d’évaluation d’impact qui transforme la façon dont les startups mesurent le succès ou encore les soutiens d’Innosuisse qui s’engage pour la durabilité, m’amènent à cette déclaration: «We are human after all».


En intégrant des considérations de responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans leurs décisions, les investisseurs pourraient mettre l’accent sur des objectifs respectueux du climat, tout en soutenant une croissance durable. Les retours sur investissement pourraient être moins élevés à court terme, mais à long terme, tout le monde y trouverait son compte.

Il est audacieux d’imaginer l’harmonisation de ces deux mondes, mais c’est bien cela le moteur de l’entrepreneuriat, alors soyons audacieux!




Ma rencontre avec les acteurs québécois de l’innovation a renforcé ce sentiment que les incubateurs et accélérateurs jouent un rôle crucial dans ce mouvement, en mettant en place des programmes collaboratifs axés spécifiquement sur les enjeux climatiques et sociaux. Outre les précieux conseils et le mentorat qu’ils apportent aux jeunes pousses, ils fournissent également des infrastructures et un réseau solide.


Mais le financement des projets les plus prometteurs doit également être pris en compte, et c’est là que le secteur public et le secteur privé doivent unir leurs forces pour favoriser une croissance saine et durable.


Les gouvernements peuvent encourager les investisseurs à financer ce type de startups en offrant des avantages fiscaux, des subventions et en favorisant les partenariats lors de distinctions importantes, comme celles remises à la fin du Startupfest. En alignant les ressources publiques sur le capital privé, il est possible d’accélérer la croissance des startups à impact et de faciliter la transition vers un avenir durable.


Ce festival a été l’occasion de remettre de nombreux prix, mettant en lumière des entreprises qui incarnent cette vision et qui venaient contrebalancer les discours ultra-capitalistiques de certains panels.

Parmi mes coups de cœur:


  • Ora Medical a reçu le prix Femmes en Technologie venant avec 100 000$ de The Firehood ainsi qu’un soutien supplémentaire de 210 000$ venant de BDC Capital (Canada) et d’autres partenaires de la foule!

  • Bravo également à Lara Emond la fondatrice de la startup québécoise Iris + Arlo pour la bourse Impact du fonds FTQ.

  • D’autres startups issues de la base entrepreneuriale d’HEC comme Vega BioImaging, récompensée par Front Row Ventures, qui développe une technologie d’immunomarquage améliorant la détection des cibles thérapeutiques dans les cancers,

  • ainsi que ÁCARA, et CapmAI pour leurs distinctions NextAI - Meilleure Startup.

  • Il y a aussi eu l’annonce du Lab Excelles, doté de 100 millions de dollars par la BDC, qui investira dans des entreprises dirigées par des femmes cherchant à avoir un impact social positif.

  • Ou encore ÁCARA, récompensée par NextAI dont le logiciel Carbon Farming aidera les agriculteurs à pratiquer une agriculture durable tout en générant de nouveaux revenus.




Il est essentiel de créer des opportunités de partage de connaissances et de fertilisation croisée entre les startups axées sur la croissance du capital et celles qui s’attaquent aux défis climatiques et sociaux. Les événements rassemblant startups, accélérateurs, pouvoirs publics et investisseurs jouent un rôle crucial dans cette dynamique en favorisant le réseautage, l’idéation et la collaboration.

Encourager le dialogue et les partenariats entre toutes les parties prenantes permet l’échange d'idées, de technologies et de meilleures pratiques, accélérant ainsi la transition vers des investissements plus durables.

À l’instar du Canada, la question des régions est aussi cruciale qu’en Suisse. Alors que les capitaux se concentrent à Toronto, des forces se rassemblent pour promouvoir une innovation vertueuse au Québec.

En Suisse, les investisseurs capitalistes ont tendance à se concentrer à Zürich, tandis que Genève se démarque par ses démarches de durabilité liées à la forte présence des organisations internationales et que Lausanne représente un aimant à startups considérable grâce à l’EPFL.

La seule solution est de joindre nos forces, malgré la barrière de la langue, non pas uniquement au service du capital, mais pour notre bien commun et, accessoirement, pour la survie de l’humanité.

À quand un Startupfest en Suisse?




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